MADAME HAYAT de AHMET ALTAN

Littérature internationale – Turquie – Roman

Traduction : Julien Lapeyre de Cabanes

Édition : ACTES SUD (2021)

PRIX FEMINA ETRANGER 2021

Fazil est un jeune homme qui étudie loin de chez lui. Il loue une chambre dans une modeste pension où il côtoie des gens inoubliables, dans une ville menacée, habitée de violences au quotidien.

Afin de subvenir à ses besoins il travaille en tant que figurant pour une émission de télé. C’est là qu’il fera la connaissance d’une femme voluptueuse, riche, qui pourrait être sa mère. Au fil des jours ils se rapprochent, et Fazil tombe éperdument amoureux de cette Madame Hayat. Elle lui fait découvrir une autre facette de lui-même, une autre approche de la vie.

Parallèlement il fait la connaissance de Sila une jeune étudiante de son âge qui travaille aussi pour l’émission de télé. Il l’aime beaucoup et passe de nombreux moments en sa compagnie.

Deux femmes différentes, une sensuelle et l’autre cérébrale, deux histoires…

Dans un contexte de vie déjà bien angoissant, comment Fazil va arriver à trouver sa place ? Que va-t-il apprendre de ces aspects de l’amour si différents ?

La vie peut-être compliquée parfois et vous mettre face à des situations ambiguës.

L’amour est ici représenté de différentes façons, accompagné d’une aspiration à la liberté absolue dans un pays à la dérive.

« Je réfléchis un instant : et si son bonheur m’agaçait réellement ? S’il m’énervait ? Si ce que je croyais être de l’inquiétude ou de la prévenance n’était au fond que de la colère ? Pour être honnête, oui, parfois ça m’énervait. Personne ne pouvait désirer avoir affaire à quelqu’un d’aussi optimiste, d’aussi joyeux, d’aussi constamment désinvolte. Tous autant que nous sommes, nous voulons que l’autre soit un peu inquiet, peureux, car ses inquiétudes et ses peurs légitiment et justifient les nôtres, et personne ne veut se sentir humilié à cause de peurs unilatérales, dont alors nous nous réservons seuls le droit de parler. [..] L’insouciance et la légèreté de madame Hayat ruinaient cette solidarité-là, elles réduisaient à néant le malheur confortable auquel nous étions habitués, laissant à sa place un vide que nous ne savions pas combler. Tout le monde n’était pas capable, contrairement à elle, de faire preuve d’autant d’optimisme et d’insouciance, et madame Hayat n’était pas en droit d’exiger que j’en sois capable. »

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